L. F. : Le tir à l’arc est ouvert à tous les niveaux, on peut le pratiquer à toutes les allures, avec ses différentes variantes. Tout l’avantage de cette discipline est de pouvoir être proposée en fonction des envies et capacités de chaque cavalier.

Au Poney-club de Barny, nous proposons des séances de tir à l'arc à cheval dès l’âge de quatre ans. Alors, bien-sûr, nous utilisons des arcs et des flèches adaptés aux enfants. À cet âge, c’est très facile ! Les cavaliers sont au pas et sont encadrés par la « ligne de run », qui est le couloir où les chevaux marchent.  Celle-ci est créée grâce à deux piquets et des fils tendus de coton ou de lycra. Ces fils sont facilement cassables pour garantir la sécurité de tous. Au début, le moniteur tient le poney pour aider son cavalier à tirer ses premières flèches, sur des cibles placées assez proches de la ligne, offrant très rapidement le plaisir de réussir, dès qu’on touche une cible. À partir du moment où le cavalier peut tenir en équilibre et manier son arc en même temps, il peut rapidement progresser et découvrir le plaisir de réussir dans cette discipline. Lorsque le cavalier progresse, on lui propose de tirer au trot puis au galop. 

Pour un cavalier plus expérimenté, qui sait déjà galoper, il n’y a plus qu’à apprendre à faire confiance à son cheval et à le diriger uniquement avec ses jambes et son poids du corps. Au début, lâcher les rênes n’est pas aisé pour tout le monde et cela peut prendre un peu de temps.

L. F. : Globalement, le tir à l’arc peut être pratiqué avec n’importe quel cheval. Il faut d’abord prendre le temps de le désensibiliser aux mouvements que l’on effectuera avec l’arc et les flèches, ainsi qu’aux différents bruits comme le contact de la flèche avec l’arc ou la flèche qui tape dans la cible. Avec les enfants et les débutants, nous pratiquons le tir à l’arc avec des shetlands, des poneys B, C ou D, des quarter-horses ou encore des connemaras. Dans notre structure, l’une de nos cavalières tire avec une jument AQPS  réformée des courses ! Peu importe la race du cheval ou du poney, l’étape de la désensibilisation est fondamentale dans la pratique du tir à l’arc. Lorsque la désensibilisation est bien faite, tous les chevaux peuvent se prêter à la discipline.

L. F. : Pour l’acquisition de notre matériel, nous travaillons principalement avec Universal Archery, à Décines-Charpieu (69). Pour commencer à pratiquer, il faut utiliser des arcs petits et compacts en fibre de verre Rolan Snake, ils ont l'avantage d'être ambidextre. Un arc coûte en moyenne entre 44€ et 50€, le prix est assez vite amorti. Pour les flèches, elles sont généralement composées d’un tube en carbone, d’une pointe en acier et de plumes naturelles. Elles coûtent en moyenne entre 4€ et 9€ selon le niveau. Pour les cibles, on peut facilement les créer avec de la mousse ou du polystyrène. Décathlon en propose également. Quand le niveau des cavaliers est plus élevé, les clubs peuvent investir dans des cibles de meilleure qualité chez Universal Archery.

Pour la « ligne de run », on peut utiliser des piquets de clôture en plastique et utiliser une bobine de fil de vigne, de coton ou de lycra que l’on retrouve dans les coopératives agricoles ou sur les plateformes spécialisées. Il est important de créer une ligne de run qui fait au moins 0,70m à 0,90m de hauteur suivant la taille des poneys ou chevaux et qui se montre bien plus efficace qu’un couloir de barres.

L. F. : En France et à l’international, il existe trois catégories principales en compétitions : les imposés, la technique et la chasse. L’épreuve « imposée » dérive du tir à l’arc traditionnel hongrois. Il y a trois, quatre ou cinq cibles sur les premiers niveaux de compétition et un triptyque de trois cibles placées à deux mètres de hauteur et orientées de différentes façons lorsque le cavalier est confirmé. Le but est de mettre autant de flèches que possible sur les niveaux plus élevés, ou une flèche par cible lorsqu’on débute. L’épreuve « technique » est issue du tir à l’arc coréen. C’est une épreuve de vitesse composée de deux à cinq cibles parallèles à la piste ou orientées et les cavaliers doivent tirer une flèche par cible qui ne doit pas être encochées avant de partir. Enfin, l’épreuve de chasse est originaire des épreuves polonaises. Il y a un parcours sur un terrain varié ou un terrain de cross avec des petits obstacles fixes. Dans ce parcours, il y a des courbes plus ou moins serrées et une distance totale entre 80 mètres à 2500 mètres à parcourir en fonction du niveau d’épreuve. Là, les cibles sont plus épaisses et ont des formes d’animaux ou de personnages fictifs. La distance pour tirer est variable suivant le niveau. La « ligne de run » n’est plus un couloir en ligne droite, mais des portions pour guider le cheval, comme en cross. Les cibles peuvent se trouver à droite comme à gauche du cheval. Ce parcours de chasse comporte quelques passages imposés avec de possibles changements d’allure comme en Hunter. Il y a même des cibles qu’il faut atteindre en sautant un obstacle, ce qui rapporte des points bonus ! Une option sans saut est toujours proposée, offrant un tir un peu plus difficile, car plus éloigné de la cible.

Les compétitions peuvent être pratiquées en Club ou en Amateur. Lorsque l’on arrive en compétition, le paddock est composé de plusieurs zones : il y a l’espace d’échauffement libre à cheval, celui où l’on peut s'entraîner à tirer à pied et celui pour tirer à cheval. Suivant les catégories d’épreuves engagées, les cavaliers ont entre trois et six passages dans la ligne de run dans chaque catégorie. Les cavaliers passent chacun leur tour et sont généralement divisés en groupes pour faciliter le travail des entraîneurs. Ensuite, il y a un classement par catégorie (imposés, technique et chasse), et un classement général qui fait la moyenne des trois catégories, un peu comme en CCE. La catégorie Amateur existe depuis l’année dernière, elle s’adresse aux cavaliers confirmés, qui souvent, sortent aussi en international. L’équipe de France a d’ailleurs remporté de nombreuses médailles d’or en championnats du Monde et d’Europe !

L. F. : Le tir à l’arc est une discipline facile à mettre en place au sein de sa structure. La plupart des chevaux se prêtent à la discipline et d’ailleurs, les chevaux en pré-retraite sont parfaits puisqu’ils prennent du plaisir sans être réellement à l’effort ! Autre atout, le tir à l’arc plaît beaucoup aux garçons ! Cette discipline les stimule et leur semble moins exigeante que le saut d’obstacles ou le dressage qui demandent un gros travail de technique équestre dès les premières séances. Le tir à l’arc est une discipline ludique qui permet aux jeunes de s’accrocher à l’équitation, tout comme le Horse-Ball ou le Paddock-Polo ! Évidemment, le tir à l’arc demande de travailler et d’avoir de la technique, si l’on veut réussir en compétition, mais cela permet à des cavaliers même débutants de pratiquer une discipline en compétition dès leur première année de pratique ! Nous avons emmené des cavaliers enfants ou adultes titulaires de leur Galop 1 jusqu’aux championnats de France à Lamotte-Beuvron !