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Alerte à la commotion cérébrale

En prélude à l’Assemblée Générale du 23 novembre, le Dr Sophie Vignand tenait une information sur la commotion cérébrale, un accident dont sont victimes de nombreux sportifs, notamment en équitation malgré le port indispensable du casque qui diminue les risques de blessures graves. Les symptômes sont trop souvent négligés et les conséquences peuvent être lourdes. A sa qualité de médecin généraliste, le Dr Sophie Vignand ajoute celle de médecin du sport, médecin Commandant des sapeurs-pompiers (groupement Dombes), médecin référent CRE A-RA.


Elle a présenté un exposé détaillé appelant à la vigilance sur ce dysfonctionnement temporaire du cerveau secondaire à un choc direct ou indirect à la tête (comme la face, le cou ou le reste du corps). Les médecins de fédérations et du CNOSF ont voulu informer, sensibiliser les cavaliers et tous les sportifs et leur entourage aux risques liés aux commotions cérébrales. Une commotion cérébrale diminue les performances du sportif les heures qui suivent l’impact et augmente donc les risques de nouvelles blessures. Un nouveau choc a des effets cumulatifs et la répétition de commotions augmente les risques de maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson, atteinte cognitive, démence, syndrome dépressif…).


Le diagnostic repose sur la présence d’un ou plusieurs critères suivants :

  • Convulsion (spasmes)

  • Perte de connaissance (seulement 10% des cas)

  • Instabilité sur ses pieds, trouble de l’équilibre, problèmes de coordination

  • Confusion des propos (répétition des mêmes choses, discours incohérent)

  • Expression stupéfiée, yeux hagards ou dans le vide

  • Modification du comportement (agitation, crise de nerfs)

  • Pertes de repères spatio-temporels et amnésie antérograde (perte de mémoire des évènements après l’accident) et/ou rétrograde (perte de mémoire des événements avant l’accident)


Secondairement peuvent apparaître d’autres symptômes :

  • Problème de vue (diplopie), nausée, vomissement, fatigue, tristesse, irritabilité, problème de concentration, trouble du sommeil céphalé, sensibilité à la lumière et au bruit.

La gestion d’une personne commotionnée impose sa sortie de la compétition et une évaluation de son état clinique pour décider ou non de son transfert vers une structure hospitalière.


La fenêtre de vulnérabilité du cerveau est de 48H, un repos précoce est primordial pour la cicatrisation des lésions cérébrales. La période de repos sportif (48H / 1-2-3 semaines…) est proportionnelle à la gravité du traumatisme (durée de la perte de connaissance ou de l’amnésie et durée des signes fonctionnels). L’entourage du blessé à un rôle essentiel pour le suivi des plaintes et signaler tout comportement anormal.


Dans un premier temps, le sportif accidenté ne doit pas quitter seul la compétition, le club. Il n’est pas autorisé à conduire et doit suspendre toute activité physique et intellectuelle (école, travail, TV, jeux vidéo, ordinateur.) pendant 48 h, ainsi que toute consommation d’alcool, stupéfiant, médicaments…


La reprise de l’activité sportive doit être progressive en s’assurant de l’absence de tout symptôme (absence de céphalée, nausée, fatigue…). La reprise de l’équitation doit être mise en place par palier de 48h : repos, travail doux aérobie (vélo, marche, natation..), puis entraînement sur le plat au pas au trot en manège puis aux 3 allures en extérieur, puis séance d’obstacle et enfin reprise de la compétition (à adapter selon la discipline pratiquée).


En conclusion :

  • Le diagnostic est clinique (observation et questionnement du commotionné).

  • Toute suspicion de commotion cérébrale impose l’arrêt immédiat de la compétition ou de l’entraînement.

  • Le cerveau commotionné est vulnérable au moins 48H, le cerveau des enfants et adolescents est particulièrement fragile.

  • La gravité s’évalue sur la durée des symptômes, le sportif doit donc être réexaminé.

  • Le seul traitement est le repos.

  • La reprise de l’activité doit se faire par paliers progressifs espacés d’au moins 24H.

  • Il faut penser à vérifier le rachis cervical.



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